Les notions de patrimoine scientifique et de patrimoine pédagogique sont revenues à quelques reprises dans des discussions récentes, notamment en lien avec le cas de feu professeur François-Marc Gagnon à l’Université Concordia (que j’ai eu d’ailleurs comme enseignant … en présentiel et de son vivant). Dans ces conversations, l’emphase est surtout placée sur la valeur historique de ces formes patrimoniales.
Je partage ici un article qui explore le potentiel du patrimoine pédagogico-scientifique dans le domaine public en tant que source, riche et inexploitée sinon menacée, de ressources éducatives libres (RELs). C’est une voie certes prometteuse, mais, comme le fait remarquer l’autrice, le potentiel pédagogique actuel de ces textes et manuels du domaine public est encore à déterminer. La réponse à la question de la pertinence pédagogique doit faire l’objet d’un examen relatif aux disciplines et on peut s’attendre à ce que les opportunités de ce gisement en génie ne soient pas du même ordre qu’en mathématique ou en bibliothéconomie. Mais, avant d’entreprendre ce travail d’évaluation sectoriel, encore faut-il être conscient de la disponibilité de ces oeuvres du domaine public :
While it is heartening to know that over 50% of pre1964 works are in the public domain, the question of how useful these works might be as OER remains to be answered. Future studies might examine the utility of these older texts to provide supplemental OER in specific subject areas. It is possible that older works in fundamental fields such as mathematics, chemistry and physics may provide richer options for OER than engineering texts, given the rapid pace of technological change. Works with a historical bent are likely to still be relevant but other titles may be useful as well, if only as sources of sample problems, worked examples and alternate explanations of concepts. It will require the expertise of engineering faculty to make the determination of value but first they must become aware of the availability of these public domain works. (Musser, 2021)
Le contenu méthodologique de cet article est particulièrement intéressant. Les sources utilisées pour faire le travail de repérage des oeuvres du patrimoine pédagogico-scientifique dans le domaine public sont explicitées. La première source est HathiTrust Digital Library (qui contient plus de 17 millions de documents numérisés à partir des collections des différentes bibliothèques universitaires, entre autres) laquelle propose une interface de recherche permettant de limiter les résultats à partir du statut en vertu du copyright. Une autre recherche a été effectuée à l’aide des codes de classification de la Library of Congress, en plus de listes de recommandation de manuels pour, dans ce cas, la formation des ingénieurs en plus de la vérification du statut du droit d’auteur à partir de quelques répertoires et base de données. Cette démarche est à retenir et adapter pour le contexte canadien.
Dans la foulée, ces RELs, en tant que patrimoine pédagogique et scientifique, appartenant au domaine public canadien, pourraient ⎼ et voici ma ligne éditoriale ⎼ servir d’argument CONTRE la prolongation du droit d’auteur dans la foulée de l’ACEUM dont l’application signifierait moins de RELs de cette nature ⎼ et aucune nouvelle pendant 20 ans.
Ces nouvelles dispositions du droit d’auteur sont discutées ici et maintenant. Je partage à ce sujet une information (courriel d’invitation sollicitant la participation à une rencontre et des réactions/mémoires) initialement partagée sur une liste. Il me semble que cette information est d’intérêt public ⎼ et ce d’autant plus si ces enjeux concernent directement nos missions. Je crois qu’ils concernent la communauté des GLAMs.
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Hier, l’honorable François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie et l’honorable Steven Guilbeault, ministre du Patrimoine canadien, ont lancé une consultation (note 1) sur la façon de mettre en œuvre la prolongation de la durée de protection générale du droit d’auteur au Canada. Nous vous en informons directement puisque ces questions peuvent vous intéresser ou intéresser votre organisation.
Vous êtes invité à consulter le document (note 2) et à partager vos opinions sur les questions de politique d’ici vendredi 12 mars 2021. Si vous avez des questions ou souhaitez échanger directement avec des représentants du Gouvernement du Canada sur ces questions de politique, nous organiserons une conférence téléphonique le jeudi 25 février 2021 de 11h00 à 12h00. Les détails de la conférence téléphonique seront distribués la veille de l’appel. Veuillez envoyer un courriel à Annesta Duodu (annesta.duodu@canada.ca) si vous souhaitez y assister.
Votre participation dans ce processus est appréciée et importante pour le gouvernement.
Sincèrement,
Jennifer Miller
Directrice générale
Direction général des politiques-cadres du marché
Innovation, Sciences et Développement économique Canada
Owen Ripley
Directeur général
Direction générale de la radiodiffusion, du droit d’auteur et du marché
créatif
Patrimoine canadien
(note 1) Consultation :
https://www.canada.ca/fr/patrimoine-canadien/nouvelles/2021/02/le-gouvernement-du-canada-lance-une-consultation-sur-la-facon-de-mettre-en-uvre-son-engagement-de-prolonger-la-duree-de-protection-generale-du-droi.html
(note 2) Document : http://www.ic.gc.ca/eic/site/693.nsf/fra/00189.html
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L’image provient d’une copie d’écran d’un manuel de génie (1866) du domaine public sur HathiTrust.
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