Dans Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, près du parc consacré à Athéna ⎼ qui n’est pas seulement une guerrière mais aussi la protectrice des artisans et la patronne des travaux féminins – il y a le Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine (CDEACF). Probablement que ceux et celles qui y travaillent en auraient à long à apprendre à la déesse en matière de lutte pour la justice et les femmes. Ce centre qui est une ressource de premier plan pour les organismes communautaires est aussi un modèle pour les bibliothèques publiques qui cherchent à accroître leur engagement en matière d’alphabétisation, de condition des femmes ⎼ plus généralement d’intersectionnalité ⎼ et d’éducation des adultes. Les bibliothèques publiques québécoises, incluant la Grande bibliothèque, peinent à prendre le virage du développement communautaire, un modèle qui, plus que toute autre, incarne le renouvellement des missions des bibliothèques en visant à « faciliter la création de savoirs dans les communautés pour améliorer la société » au temps des crises sociales et climatiques. (Lankes, 2018)
Le CDEACF et les bibliothèques publiques partagent un défi commun : un désintérêt politique et social entier pour la question éducative et, particulièrement, pour l’éducation des adultes de la part des gouvernements. L’absence dans le discours en dit tout autant que des pavés sur un sujet donné. L’étendue du travail à faire ensemble est considérable, sur le terrain et aussi en amont, afin de concevoir des politiques publiques aptes à soutenir le parcours éducatif complexe des apprenants et des apprenantes d’aujourd’hui, une culture plus intentionnelle de l’apprentissage tout au long de la vie et la littératie comme fonction communautaire ⎼ avec ou sans Athéna.
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