Je vous propose une série de recommandations de lecture jeunesse fiables et passionnées réalisées par des pros en devenir. Ces exercices de médiation littéraire méritaient d’être partagés au-delà du bac à recyclage – où atterrissent, c’est bien connu, même les meilleurs travaux universitaires. J’en ai retenu une quinzaine, parmi quelques 200 productions du cours SCI6339 à l’EBSI, après les albums et les bandes dessinées, voici une sélection de cinq romans. Remplissez votre panier, papier ou numérique, c’est #àlire!
Cinq romans jeunesse coup de coeur et de poing
Desrosiers, S. et Sylvestre. D. (2018). Notdog et le cheval de feu. Montréal : La Courte échelle. À partir de 9 ans. (Bibliothèque, Prêt numérique)
Connais-tu les aventures de Notdog le chien le plus laid du village ? Que tu le connaisses ou pas, cela ne dérange pas. Pourquoi ? Car cette enquête se passe avant toutes les autres ! Je laisserai à Notdog l’honneur de t’expliquer pourquoi elle n’avait jamais été racontée.
Cet été-là, rien n’allait dans le village. À cause de l’ouverture d’une fromagerie fabriquant du fromage en grain, plus aucun touriste ne passait dans le village. C’est pourquoi le maire Michel a eu une idée de génie créer un centre d’interprétation de la confiture, organiser un concours d’agilité canin et surtout, une super course de chevaux.
Tout aurait pu fonctionner si le cheval de John (un des membres de l’agence Notdog) n’avait pas mystérieusement disparu. Le problème c’est que plusieurs personnes avaient l’air intéressées par ce dernier. Qui a bien pu le voler?
Source. Lurelu est une revue spécialisée dans la littérature jeunesse francophone au Québec et au Canada. C’est la seule, au Québec, qui soit entièrement consacrée à ce domaine. Elle existe depuis 1978. À l’aide de dossiers thématiques et de critiques, la revue décrit ce qui se fait de mieux dans le domaine. De ce fait, son public est assez large : écoles, garderies, collèges, université, et bien sûr, le grand public.
Si la revue s’intéresse surtout à la littérature contemporaine, une série de dossiers, nommée Tourelu, s’intéresse aux textes publiés avant 1990. De même, il existe différentes chroniques s’intéressant à la littéracie émergente (mon livre à moi), aux recherches universitaires (Lurecherche), etc. De ce fait, en plus d’y retrouver des critiques d’œuvres littéraires, on peut y lire des articles portant sur une thématique précise. Dans la critique réservée au roman ici analysé, on destinait ce roman aux enfants de 9 ans et plus.
Analyse. Nous sommes en présence d’un roman policier. En effet, les jeunes essaient de découvrir qui a bien pu voler le cheval de leur ami John. C’est un roman pour divertir et réfléchir. En effet, le lecteur essaiera sans doute de résoudre l’enquête en même temps que « l’agence ».
Comme dans la plupart des histoires de cette série, il y a une part de surnaturel. Ici, il est facile de s’imaginer que la vétérinaire serait en fait une licorne, même si ce n’est jamais révélé. Certains indices sont distribués, mais chaque lecteur pourra se faire sa propre idée.
L’intrigue démarre assez tôt dans l’histoire lorsque l’on se rend compte que le cheval de John, Étincelle, a disparu. Auparavant, nous avions rencontré plusieurs personnages qui semblaient s’intéresser à lui, ce qui crée dès le début plusieurs pistes. L’histoire avançant rapidement et étant principalement composée de dialogues et d’actions, le lecteur n’a certainement pas le temps de s’ennuyer. Le déroulement de l’histoire est logique. Les actions de Notdog l’entraînant à trouver des indices. Le dénouement arrive assez vite et l’épilogue permet de comprendre le tout.
Les jeunes de l’agence sont décrits au tout début du roman par la narration afin que tous les lecteurs puissent comprendre de qui il s’agit. Ils semblent chacun avoir leur personnalité propre. Ils habitent dans un petit village qui est assez crédible compte tenu du fait qu’il s’agisse d’un roman jeunesse.
Une bonne partie de l’humour vient probablement du personnage de John. D’origine anglophone, le personnage se trompe parfois de mots (cacatoès au lieu aloès par exemple).
C’est un roman que je recommanderais sans problèmes. En effet, la série étant très populaire auprès des jeunes, beaucoup seront heureux de découvrir un nouveau tome de la série. De plus, comme il n’y a pas de référence aux précédents romans, d’autres lecteurs pourront s’ajouter. Rédigé par Camille Morin- Jodoin
Champagne, S. (2018). Adam. Boucherville, Québec : Éditions de Mortagne. À partir de 13 ans. (Bibliothèque)
Adam Auclair est un jeune garçon de 16 ans. Tout son univers tourne autour de sa très nombreuse famille. Il est le second d’une famille de sept enfants. Ses parents travaillent tout le temps pour ramasser plus d’argent. Son frère aîné est parti étudier à Rimouski. Adam est donc laissé à lui-même avec la lourde responsabilité de s’occuper de ses jeunes frères et sœurs. Adam en a assez de toujours devoir rendre service. Il aimerait avoir plus de temps pour lui, pour pouvoir s’amuser comme tous les jeunes de son âge ou bien pouvoir assister aux rencontres LGBTQ+. Or ces parents n’ont jamais de temps pour l’écouter. Arrive un moment où Adam n’en peut plus, il craque et une dispute éclate avec ses parents. Il ne veut plus faire partie de cette famille ! Or il faut faire attention à ce que l’on souhaite Adam, car parfois les vœux peuvent devenir réalité…
Source. Sophielit est un site web écrit par Sophie Gagnon-Roberge, une enseignante de français au secondaire (Gagnon-Roberge, s. d.). Gagnon-Roberge veut partager sa passion pour la littérature jeunesse et nous faire découvrir des œuvres littéraires susceptibles de donner l’envie et le goût de lire aux adolescents (Gagnon-Roberge, s. d.). Dans un de ses billets, Gagnon-Roberge (2018) donne son avis sur le roman Adam. Champagne arrive à mettre en place des univers fictionnels très réalistes et qui viennent nous toucher profondément, comme dans son roman Adam (Gagnons-Roberge, 2018). Adam aborde la thématique de l’homosexualité, mais ce qui est au cœur de l’intrigue est la famille, soit l’importance que revêt la famille (Gagnons-Roberge, 2018). Il s’agit d’un livre authentique, émouvant qui a beaucoup plu à Sophie (2018).
Analyse. Le roman Adam de Champagne oscille entre le roman d’aventures et le roman d’amour. Il s’adresse à un public de 14 ans et plus. Il y a plusieurs thèmes qui y sont représentés, soit la période de l’adolescence, la famille, l’homosexualité et l’amour. L’adolescence est souvent une période difficile pour les jeunes. Champagne illustre dans son roman ce conflit entre l’adolescent et les parents. Le protagoniste, Adam, est un adolescent tout ce qu’il y a de plus typique. Adam se sent incompris. Il ne se sent pas à sa place avec les gens de son âge, ses parents ne sont pas présents pour lui, il a trop de responsabilités, trop peu de liberté et d’intimité. L’auteur arrive ici à représenter, à travers le personnage d’Adam, des réalités que vivent beaucoup d’adolescents. L’originalité du personnage vient de son orientation sexuelle. Adam est homosexuel. L’homosexualité d’Adam n’est pas mise au premier plan dans le roman. Cela permet de venir, en quelque sorte, montrer qu’il n’y a rien de « tabou » à l’amour, à aimer quelqu’un du même sexe. L’univers de Champagne est ancré dans la réalité. Le récit se déroule dans des lieux réels (Rive Sud et Montréal). L’auteur utilise un vocabulaire simple, mais très proche de l’oralité et donc facilement accessible aux adolescents. Les personnages créés par l’auteur sont aussi très cohérents et authentiques. Le lecteur s’attache facilement au personnage d’Adam. On vit et ressent les épreuves qu’il est amené à affronter. Le roman est très long à démarrer, car l’auteur s’attarde beaucoup sur la situation initiale. L’élément déclencheur ne survient qu’au chapitre 10. Or malgré cela, l’auteur réussit à capter l’intérêt en jouant sur les mots, les images, etc., bref il réussit à susciter les émotions et toucher le lecteur.
Adam est un roman qui m’a beaucoup touché (c’est un coup de cœur) et qui, je crois, pourrait plaire aux adolescents en raison des thématiques qui y sont abordées. Je serais donc ravie de pouvoir le présenter aux jeunes. Rédigé par Valérie Jacques
Sénéchal, J.F. (2016). Le boulevard. Montréal, Québec : Leméac. À partir de 13 ans. (Bibliothèque, document adapté)
Christ a dix-huit ans et est atteint d’une déficience intellectuelle. Le jour de son anniversaire, il se fait abandonner par sa mère. Croyant qu’elle est seulement partie faire des courses et qu’elle reviendra, Christ doit finalement se rendre à l’évidence que sa mère s’est enfuie pour de bon. Il devait être une trop grosse charge pour elle. Le monde de Christ s’écroule et il se retrouve seul. Heureusement, tout un univers s’ouvre à lui lorsqu’il se promène sur le boulevard qui avoisine son appartement. Le marché aux puces et la salle de bowling deviennent des lieux d’appartenance pour Christ. Devant la solitude, il se crée de nouvelles habitudes et s’entoure de personnes qui deviendront sa nouvelle famille. Ces liens forts lui permettront de s’accepter tel qu’il est et d’être heureux malgré tout.
Source. Sophie lit est un site spécialisé dans la critique de la littérature pour adolescents. Sophie est une enseignante de français au secondaire et elle désire propager le plaisir de lire aux adolescents. En plus de faire des critiques de livres, elle publie des cartes de métro où sont disposées des suggestions littéraires regroupées par genre. En cliquant sur le titre d’un livre, on peut lire son résumé et voir s’il s’adresse à des lecteurs débutants, intermédiaires ou avancés. De plus, la Zone écoute permet d’écouter des extraits de certains livres. La section Autour des livres est quant à elle dédiée à l’actualité entourant le milieu du livre.
Sophie lit a adoré le livre Le boulevard. Elle soutient qu’il s’agit d’une histoire touchante écrite avec des mots qui collent bien à la peau du personnage principal et qui sont très poétiques. L’emploi du «tu» crée une réciprocité entre le lecteur et le narrateur, ce qui fait que la ligne entre la fiction et la réalité est très mince.
Analyse. Le roman Le boulevard appartient au genre littéraire réaliste. L’auteur y aborde des thèmes comme la différence, l’acceptation de soi, l’amitié, l’entraide, etc. La lecture du roman insuffle un vent d’optimisme chez le lecteur. Pour les jeunes, ce livre leur apprend qu’il est possible de se sortir de n’importe quelle situation désagréable dans la vie, si on est patient et qu’on s’entoure des bonnes personnes. Le cadre hyper réaliste de l’histoire ajoute à la crédibilité des faits. La majorité des actions se déroulent sur un boulevard très connu, le boulevard Taschereau, même si celui-ci n’est pas nommé explicitement par l’auteur. Les dialogues entre les personnages sont très crédibles et coulent de source.
L’histoire débute véritablement lorsque Christ comprend qu’il ne reverra plus sa mère. Il tombe dans un mutisme effroyable. Tout au long du roman, on se demande s’il finira par être heureux, malgré ce vide laissé par sa mère. L’intérêt du roman se trouve dans les interactions entre Christ et sa nouvelle famille. On sent qu’il se construit peu à peu une nouvelle vie et qu’il apprend à s’accepter comme il est.
Les personnages du roman sont eux aussi réalistes. Ils sont révélés par le biais des réflexions de Christ, le personnage principal. La majorité des personnages sont conciliants et gentils avec Christ, car ils sont conscients de sa déficience intellectuelle.
L’écriture de Jean-François Sénéchal est brute. Il utilise du vocabulaire qui colle bien à la peau de son personnage. Christ narre l’histoire comme s’il parlait à voix haute, ce qui crée une proximité entre le narrateur et le lecteur. De plus, il utilise le «tu» lorsqu’il s’adresse à sa mère, ce qui fait que le lecteur a l’impression d’entrer dans l’intimité de leur relation.
Le titre du roman est trompeur. On ne s’attend pas du tout à lire un roman traitant de déficience intellectuelle et d’acceptation de soi. Cet ouvrage serait un peu long à présenter à un groupe d’adolescents, mais les thématiques abordées sont intéressantes pour alimenter une discussion. Rédigé par Marjorie-Anne Marcil
Giraud, H. (2016). Histoire du garçon qui courait après son chien, qui courait après sa balle. Paris, France : Thierry Magnier. À partir de 14 ans. (Bibliothèque, Prêt numérique)
Trois. Ils avaient toujours été trois. Cali, sa sœur jumelle, Rubens le chien et lui. Trois à regarder dans la même direction : Rubens chassant sa balle loin devant, Cali, défrichant les sentiers moins fréquentés et lui, fermant la marche, un pied dans le réel et l’autre dans l’ailleurs. Un trio tricoté de la même laine. Jusqu’au jour où Rubens partit dans une cavale sans fin, laissant échapper la première maille. Puis, ce fut le tour de Cali et de cette maline tumeur qui s’installa à demeure dans son crâne, faisant perdre pied à son futur. Ce jour-là, il se retrouva seul. Seul à tenter de comprendre comment leur trio pouvait se détricoter ainsi. Seul alors que ses parents erraient, inquiets, entre l’hôpital et la maison. C’est alors qu’il décida de prendre les choses en main. Mais d’abord, il lui fallait retrouver Rubens; s’il revenait, tout rentrerait dans l’ordre. Il en était certain.
Source. Créé il y a plus de trente ans par l’Association des librairies spécialisées pour la jeunesse, conjointement avec l’Association des Bibliothécaires de France, le Prix Sorcières est l’occasion de souligner annuellement des publications pour la jeunesse de qualité ayant osé sortir des ornières et marquer l’imaginaire. Fruit d’une expertise partagée entre professionnels du milieu du livre, ce prix est vite devenu une référence crédible concernant le développement de collections pour la jeunesse à travers la francophonie. S’articulant en trois grandes catégories soulignant l’excellence dans différentes sphères d’une publication (univers visuel, scénario et impact global du livre), il est décerné selon deux publics cibles liés à l’âge du lecteur, dans chaque catégorie. Ce roman d’Hervé Giraud, nominé au Prix Sorcières 2017, a charmé le jury par la finesse et l’éloquence de sa plume, ainsi que par l’originalité de l’angle choisi pour aborder la maladie d’un être cher.
Analyse. Roman au cadre réaliste abordant la maladie et le deuil, mais porté par un personnage principal qui fait du rêve sa réalité, cet opuscule entraîne le lecteur dans une quête étrange et remuante : celle de l’humain face à l’adversité. Ancré dans un quotidien teinté par le regard fantaisiste et sensible du jeune narrateur, ce récit au rythme lent s’étire et zigzague, tout en sinuosités, témoignant des errances de l’âme du survivant, suivant l’effondrement de la bulle fraternelle et familiale. Dans ce roman, le présent est capricieux. Le temps file, puis se languit, fige, puis repart à la course, échelonnant la trame narrative sur un peu moins d’un an, soit le temps, pour la maladie de Cali, de progresser vers l’irréversible. Il s’agit d’un roman à une voix, dont la narration est principalement descriptive et introspective; un roman comme un monologue, qui se raconte les autres à lui-même et où surgissent, par moment, quelques rares dialogues comme autant d’oasis de lucidité. Soufflé par une plume poétique, au vocabulaire fleuri bien enraciné en contexte européen, ce récit évoque plus qu’il ne nomme, laissant le soin au lecteur de combler les vides laissés par l’ignorance ou le déni du narrateur. Ce style littéraire si particulier vient d’ailleurs nourrir une certaine dualité dans le roman : celle qui oppose la référence concrète à des réalités adolescentes (l’importance de l’amitié, les sentiments d’impuissance et d’injustice, l’incompréhension, la rébellion) et le ton mature, à la limite de la réflexion philosophique, employé par un narrateur supposément « adolescent ». En ce sens, même si les thématiques exploitées, ainsi que le cadre et les personnages choisis sont ouvertement liés à l’adolescence, la forme narrative privilégiée peut dérouter, voire refroidir l’intérêt potentiel d’un jeune lectorat. Je croirais donc judicieux de présenter ce titre à un public adolescent en l’associant à d’autres plumes sortant des ornières, de façon à ce que son unicité soit d’emblée perçue comme une invite à oser fracasser le cadre du convenu. Rédigé par Marie Soleil Cool-Cotte
Bardugo, L. (2016). Crooked Kingdom (First edition). New York : Henry Holt and Company. Public : Jeunes adultes. (Bibliothèque, Prêt numérique)
La fin de la duologie Six of Crows comporte encore plus d’action que le tome précédent! Inej a été enlevée suite au coup qu’a fait le groupe à Djerholm, et les Dregs feront tout pour la récupérer. Kaz, plus rusé que jamais, mènera le groupe à une vengeance sanglante contre le marchand Jan Van Eck et le grand criminel Pekka Rollins. Nina et Matthias finiront-ils ensemble? Quelle est la vraie raison pour laquelle Wylan n’est plus sous la botte de son père? Jesper va-t-il embrasser son côté grisha? Inej avouera-t-elle ses sentiments à Kaz? Un beau retour dans le monde des Grisha, où on retrouve tous les personnages préférés, incluant l’apparition de certains personnages de la première trilogie de Leigh Bardugo. Fans de la série, vous serez servis avec cette incroyable finale haute en couleur! On trouve en plus des représentations sexuelles, culturelles et fonctionnelles diversifiées, comme dans le premier tome.
Source. Le School Library Journal est une des revues les plus consultées par les bibliothécaires en Amérique du Nord. Elle existe depuis plus de 60 ans et se destine particulièrement aux bibliothécaires scolaires anglophones. Cette revue couvre de nombreux éléments, dont la recommandation et la critique de lecture. On en compte plus de 6 000 par année.
La critique de SLJ annonce un livre palpitant que les jeunes adoreront s’ils ont lu le premier tome. Les lecteurs de la trilogie des Grisha seront également choyés par l’apparition de certains personnages clés, comme Sturmhund, aussi connu sous le nom de Nikolai Lantov, prince de Ravka. Le School Library Journal indique qu’il n’est pas nécessaire d’avoir lu les autres livres de Leigh Bardugo pour apprécier celui-ci, mais que les lecteurs assidus de la précédente trilogie et de Six of Crows seront servis par ce nouveau roman. La bibliothécaire de Anchorage (Alaska) qui signe la critique indique qu’il s’agit d’un achat essentiel pour toute collection de livres pour jeunes adultes.
Analyse. Crooked Kingdom est un roman fantastique de type roman noir. Il présente des personnages avec une diversité physique et psychologique chez les personnages qui fait comprendre aux jeunes que cette diversité est tout à fait normale. Bien que ce soit un récit avec de la magie, il est crédible en ce qui concerne la ténacité et la résilience des personnages face au monde qui les entoure. Il n’y a pas un seul personnage central, mais plusieurs auxquels le jeune lecteur peut s’identifier.
Le livre étant la suite de Six of Crows, il démarre juste après la fin du précédent roman. Leigh Bardugo captive le lecteur un peu à la manière de Sir Arthur Conan Doyle, en conservant certains détails secrets jusqu’au dernier moment, plaçant inévitablement le lecteur en position d’inquiétude pour les personnages. Le dénouement, comme le reste, est conservé secret jusqu’à la toute fin, lorsque le lecteur est assis sur le bout de son siège et s’inquiète de voir les Dregs manquer leur coup.
Les personnages sont tous très différents les uns des autres, mais certains se ressemblent en ce qu’ils ont grandis dans les bas-fonds de Ketterdam. Ce sont leurs actions qui révèlent qui sont exactement les personnages, couplées à leurs souvenirs. Les personnages sont convaincants, en grande partie grâce à la narration qui décrit leurs expériences.
L’histoire se situe dans un monde imaginaire basé sur les Pays-Bas. La langue utilisée pour les personnages et endroits mélange le hollandais et le néerlandais, ce qui donne une certaine rudesse au récit. Il n’y a pas de période historique particulière, mais la duologie se situe après la trilogie des Grisha, de la même auteure. Ketterdam, d’où proviennent la majorité des personnages de l’histoire, les a façonnés avec ses rues pleines de mécréants de toutes sortes et ses lois qui servent le marché économique avant tout.
La couverture met en évidence le symbole des Dregs, le corbeau. Le titre est également très évocateurs, considérant que l’action se déroule à Ketterdam, une ville corrompue au plus haut point. En ce qui concerne le format, le livre à couverture rigide possède des pages teintées en rouge, ce qui donne une allure encore plus glauque à ce roman noir. Rédigé par Jennifer Dion
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