Parc national de Fundy (Nouveau-Brunswick), 11-13 juillet 2013. Deuxième parc national des quatre que nous allons traverser : le Parc national de Fundy, patrimoine mondial en tant que réserve de la biosphère de l’UNESCO. Le camping de la pointe Wolfe qui est à 10 km à l’intérieur du Parc est une splendeur et notre site, en particulier, isolé parmi les épinettes rouges nous ravit. Même la voiture est hors de notre vue, séparée du camp par un petit sentier.
Avant d’arriver, nous avons fait un arrêt à Hopewell où l’on enregistre les marées parmi les plus fortes de la région (et du monde puisque, jusqu’à nouvel ordre, l’amplitude de ces dernières est la plus considérable enregistrée au monde en ce moment – une situation qui pourrait changer étant donné les conséquences imprévisibles de l’érosion, entre autres, dans d’autres zones de marées et qui alimentent une vive concurrence autour du titre mondial. Un autre arrêt mérite le détour, celui de Cap Enragé avec ses trois [f] : son phare, ses falaises escarpées et son jardin de fossiles.
Avec les grandes marées viennent les légendes des Mi’kmaqs autour des formations rocheuses en « pots de fleurs ». Selon la première, les rochers sont des hommes changés en pierre après avoir tenté d’échapper aux grandes baleines qui les tenaient en esclavage. La seconde légende raconte qu’un horrible monstre marin disposait d’une cohorte d’esclaves amérindiens pour chasser les marsouins dont il se régalait. Lorsqu’ils s’enfuirent, le monstre succomba à une terrible colère, battit la mer de sa queue et les falaises éclatèrent en morceaux en donnant naissance aux « pots de fleurs ».
Le lendemain, randonnée et exploration de la zone intertidale avec Anna qui est guide dans le parc national Fundy. Son explication (en français) du phénomène des marées était un chef d’oeuvre pédagogique. Partie de la Nouvelle-Zélande, Anna est arrivée au Canada sur un petit voilier en s’orientant à l’aide des étoiles il y a une vingtaine d’années. C’est ce qu’elle nous a raconté quand nous l’avons retrouvé à 22h pour une activité d’observation de la voûte céleste. Naviguer avec un sextant et les étoiles donnent des résultats plus rapides et plus précis que l’alternative qui consiste à faire ce calcul à partir du soleil. Elle nous a bien convaincus mais, comme elle l’a reconnu, tout ça de toute manière, c’était avant l’invention du GPS.
Nous avons eu la chance d’observer la voie lactée et Saturne ce soir-là, quelques étoiles filantes, une ou deux lucioles, et plusieurs M-objets tels que M13 et M51. Les M-objets sont ainsi nommés en l’honneur de Charles Messier, chasseur de comètes de son métier, qui les identifiés négativement, c’est-à-dire en tant que non comètes, ou en tant que ces objets qu’il ne fallait ne pas confondre avec les comètes. Mais aujourd’hui c’est cette collection d’étoiles réunie dans le célèbre catalogue d’objets du ciel profond qui font sa renommée et le bonheur des astronomes amateurs.
Pour ajouter encore à l’intensité patrimoniale du Parc national de Fundy, il faut savoir que, depuis l’an dernier, celui-ci est désignée « réserve de ciel étoilé » selon les statuts de l’UNESCO. Une réserve de ciel étoilé. Ça ne s’invente pas.
Pour aller plus loin
Les vidéos de Parc Canada sur l’initiation au camping :
- Comment monter une tente (très pratique si vous avez oublié, mais il faut se rappeler que l’on a oublié avant d’arriver car l’accès à internet est aussi rare que le couguar)
- Comment allumer un feu de camp
- Le camping et les animaux sauvages
- La page Facebook du Parc national Fundy
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