Elle est australienne, née en novembre 2009.
Trove repose sur une vision innovatrice centrée sur les nouveaux modèles de création et de partage des contenus, sur l’expérience de l’utilisateur et sur la collaboration avec des partenaires. C’est un programme stratégique de haut niveau qui revisite le paradigme traditionnel fondé sur la triade acquérir, conserver, diffuser:
- Collecting: We will collect and make accessible the record of Australian life…We will explore new models for creating and sharing information and for collecting materials, including supporting the creation of knowledge by our users’
- Delivering: We will meet our users’ needs for rapid and easy access to our collections and other information resources.
- Collaborating: We will collaborate with a variety of other institutions to improve the delivery of information resources to the Australian public.
Trove consiste en un moteur de recherche qui fouille à travers un ensemble considérable de contenus agrégés australiens. Les partenaires sont les bibliothèques (plus de 1000), les musées, les archives et bien d’autres.
101 752 319 ressources sont offertes aux usagers, un trésor comme le dit son nom, inspiré de l’expression « treasure trove »: livres en plein texte, articles de journaux et de périodiques, images, sons, vidéos, cartes, sites webs (qui représentent 34% de son contenu..), archives, etc.
Pour les Australiens, Trove incarne simplement un moyen facile et convivial d’accéder à l’information et d’y contribuer. Son succès a été immédiat et immense.
J’ai expérimenté l’outil avec différents termes dont shiraz, jane campion et gallipoli…L’interface de recherche est attrayant et permet une appropriation spontanée. Il vaut la peine d’y pratiquer certaines recherches pour apprécier ses principales qualités :
- La recherche simple -> elle est rapide.
- Le « Find and Get » (qui se traduit par des options qui vont de l’emprunt, à la copie, à l’achat -> Amazon par exemple…
- La mise en évidence des items accessibles en ligne dans l’affichage des résultats.
- La recherche par facettes pour raffiner les résultats que ce soit par année, type, langage, par exemple.
- La possibilité de restreindre la recherche au matériel disponible en ligne, en bibliothèques, au contenu australien.
- Des résultats en contexte correspondant à des regroupements/zones établis par les utilisateurs.
- La possibilité de réduire l’affichage des résultats à certaines zones.
- La navigation par zones.
- La présentation du statut des items en rapport avec le droit d’auteur (libre de droits, sous droits, etc.) -> très fort
- La FRBRization qui permet d’accéder à la notice principale ou au différentes éditions ou versions des oeuvres, pour les livres notamment-> très très fort.
- L’enregistrement et l’identification sont optionnels mais permettent de se créer un profil, de chercher dans « mes bibliothèques » et de développer mes listes et ma propre ontologie de tags.
- L’aide à la recherche par le biais de ‘Did you mean?’
- La priorité donnée au contenu australien.
Mais ce qui doit, d’une façon toute particulière, attirer l’attention, outre l’intelligence de l’architecture et de la navigation déployées qui permettent de trouver et repérer de l’information en contexte, ce sont les fonctionnalités sociales. Trove constitue un environnement numérique mature qui permet des interactions substantielles avec le contenu et une conversation entre les usagers.
Trove est une bibliothèque qui participe à la mise au monde de ces espaces sociaux qui sollicitent, agrègent, permettent de forer les données contribuées par les utilisateurs, qui les utilisent pour relier les ressources, organiser un système de classement, de folksonomie et de recommandation.
Voici un aperçu de ses diverses applications sociales:
- L’activité de commentaires
- un forum pour les utilisateurs
- Les profils personnels sont accessibles aux autres usagers de même que les différentes activités, commentaires, tags et corrections des journaux
- Les données des interactions publiques sont visibles dès la page d’accueil -> Par exemple, au moment où je l’ai testé on pouvait voir sur la page : 4,604 searches this hour , 39,253 newspaper corrections today, 10,019 items tagged this week, 637 works merged/split this month, 1,156 comments this month, 169 lists this month, Searching 1,408,331 music and sound recordings, sheet music, videos…Ces données créent une ambiance à l’accueil qui ne ratent pas son effet: cette conscience de la communauté auquel on se joint pour contribuer prend l’envergure d’une expérience sinon d’un mouvement collectif.
- La correction des textes de journaux numérisés en OCR est récompensée dans un « hall of fame » et un « wall of fame » de la communauté.
- L’affichage des corrections de texte de journaux et de ceux qui les ont effectués selon un modèle de crowdsourcing.
- Des liens pour partager les ressources sont disponibles vers Twitter, Digg, Delicious, Facebook.
Pour en savoir davantage, il est possible de se référer à cet article paru dans Ariadne, 64, juillet 2010 qui m’a servi de guide.
Mais, j’ai eu aussi la chance, aujourd’hui, d’assister à l’excellente présentation préparée par Guy Teasdale (Université Laval) dans le cadre d’une réunion du Réseau québécois de numérisation patrimoniale (RQNP) et qui a suscité l’enthousiasme chez les participants. Voilà, à mon avis, le modèle qu’il nous faut bâtir au Québec.
Le RQNP se définit comme un projet collaboratif transinstitutionnel visant à stimuler la numérisation et à fournir un point d’accès unique fédérant les collections patrimoniales des bibliothèques, des archives, des musées, des sociétés historiques et autres organismes de mémoire québécois.
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