La conférence Ebooks, GoogleBooks : Gadzouks de Mark Leggott au congrès de la CLA 2009 le weekend dernier proposait un survol du paysage actuel du livre électronique et des développements (toujours plus considérables si l’on en croit l’actualité!) associés à Google.
En matière de prospective, du côté des liseuses, on prévoit que le modèle convergent du iPhone va s’imposer. Le Sony et le Kindle (qui n’est pas disponible ici, au Canada et qui, vraisemblablement, ne le sera pas avant longtemps) sont des produits onéreux. Des liseuses seront bientôt disponibles pour une fraction du coût actuel. Mais ces dispositifs vont disparaître au profit d’outils multifonctionnels comme le iPhone. Les liseuses vont néanmoins perdurer en raison d’un marché propriétaire : lorsque vous achetez un ebook sur Amazon pour le Kindle vous ne pouvez pas le faire rouler sur une autre machine. Il ne faut jamais oublier que lorsque l’on achète un de ces ebooks, il ne nous appartient pas et nous nous appartiendra jamais.
Les distributeurs de ebooks sont voués à être supplantés par GoogleBooks ou un équivalent. En ce moment, la contreverse entre Googlebooks vs les auteurs et les éditeurs alimentent les manchettes et, aux États-Unis, un accord a été formulé lequel ne s’applique pas au Canada.
On prévoit l’existence des stations Googlebooks dans les bibliothèques où les gens pourront avoir accès aux collections numériques de Google moyennant une licence institutionnelle – qui n’est pas déterminé encore. Cette intégration de Googlebooks dans les bibliothèques locales est une préoccupation. Par exemple, l’Université du Michigan qui a une entente de numérisation avec Google aura droit a un accès gratuit pendant 25 ans, limite au-delà de laquelle elle devra débourser comme les autres pour avoir un accès à ses propres fonds. Le monopole de Google est inquiétant et, à partir du moment où il en détient les droits, il est en mesure de fixer les prix, notamment.
Il ne fait aucun doute que la combinaison des fonctionnalités Googlebooks, Google Scholar et Goorgle Search constitue une arme de recherche absolumment massive.
The Open Library est un projet fondé par Brewster Kalhe, qui numérise et donne accès à des œuvres du domaine publique. La démarche est similaire à celle de Google, mais avec une approche non commerciale : Il faut découvrir et promouvoir. Open Library présente la meilleure visionneuse de livres, avec une belle interface et on peut, également, imprimer l’ensemble de l’œuvre. Les auteurs qui s’entendent avec cette organisation acceptent que leurs œuvres soient irrévocablement placées dans le domaine publique.
En ce moment, les opportunités sont énormes pour les bibliothèques et la transformation de nos services et de nos collections est inévitable. L’impression sur demande pourrait constituer une avenue intéressante pour nos institutions, surtout en combinaison avec des collections numérisées.
La numérisation locale constitue un élément clé dans l’avenir des bibliothèques : Ce sont ces efforts qui vont maintenir les « Library Commons », le fonds de la communauté. On aura toujours besoin des bibliothèques pour rassembler et préserver ces informations, ces documents qui recellent la mémoire de la communauté.
Mais attention : Il faut résister contre le développements de ebooks et des liseuses qui menace le libre usage des œuvres, ce droit que l’on prend pour acquis : j’ai lu un livre, je peux le faire circuler auprès de d’autres lecteurs. Les dispositifs actuels ne permettent pas ce partage et forcent une exploitation personnelle des ressources, cette situation fait l’affaire des fournisseurs et des éditeurs. Il y a ici une bataille que doivent mener les bibliothèques contre le contrôle (les DRM) et pour un usage publique de ces collections.
Je complète cette information à l’aide de différentes ressources qui actualisent cette réflexion, à lire absolumment.
À propos du livre électronique et les ebooks sur Bibliofusion, La tablette (idéale) de lecture, Le futur se livre : Gutenberg à l’heure du Web, Le Kindle sur le campus : un nouveau jouet ou de nouveaux enjeux et sur ReadWriteWeb (France) : Ebook : une entrevue à l’envers.
À propos GoogleBooks sur Bibliofusion : Google devient libraire et sur Affordance : Is it a bird ? Is it a plane ? No. It’s a monopolistic library-bookseller
Sans compter le livre Gutenberg 2.0 de Lorenzo Soccavo et une entrevue récente de Brewster Kahle sur Democraty Now ! à propos de l’accord de Google aux États-Unis.
La conférence de Mark Legott devrait être disponible éventuellement sur le site de la CLA.
La source de l’image : glaak sur Flickr <http://www.flickr.com/photos/keso/108805307/>
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