Le cours du vendredi est un cours sur la bibliothéconomie jeunesse. Vendredi dernier, le 27 septembre, nous avons parlé de transition écologique et aussi de transition numérique, puis de leur convergence. Plus particulièrement, nous avons évoqué le rôle la culture numérique, de la participation et des communs, de la possibilité de concevoir la bibliothèque comme une technologie civique, en vue de soutenir la transition écologique ⏤ en considérant le plus souvent des scénarios impliquant les publics jeunesse.
Une collègue, bibliothécaire professionnelle, est venue partager son engagement récent en matière d’éducation à l’environnement et du lien qu’elle souhaite créer entre les bibliothèques et ce mouvement. Elle a présenté la stratégie québécoise d’éducation en matière d’environnement et d’écocitoyenneté (2018). Elle nous a lu aussi un message que la responsable de l’organisme De ville en forêt ⏤ qui collabore avec plusieurs unités à l’Université de Montréal ⏤ avait préparé pour ce groupe.
Plusieurs étudiant(e)s avaient apporté des albums, des romans et des documentaires dont les thématiques portaient sur les changements climatiques, la pollution, le rapprochement avec la nature, l’engagement écologique, l’autochtonie, et qui ont servi à pratiquer les « piqûres de lectures ». J’espère trouver le temps de partager ces précieuses recommandations : Peu de listes de lecture existent sur ces thèmes en français, voici quelques titres :
Après l’heure du conte, comme le veut le format classique d’une animation, nous sommes passés à la partie du bricolage qui s’est déroulée en deux temps. D’abord, à l’instar des 1600 bibliothèques françaises qui célébraient cette semaine l’anniversaire du Programme de développement durable de l’ONU, nous avons fabriqué les cubes utilisés en bibliothèque jeunesse pour créer des conversations au sujet des 17 objectifs qui définissent l’Agenda 2030 et rappeler l’engagement de ces institutions dans l’atteinte de ces derniers.
Puis, l’activité s’est prolongée par un atelier de fabrication … de pancartes. Après avoir rejoint les autres étudiant(e)s au café de l‘EBSI, L’Antilope, les « Bibliothécaires pour la planète » ont entrepris la marche pour le climat.
Jusqu’où cette marche nous conduira-t-elle comme profession, comme institution, comme service public si nous sommes à l’écoute des jeunes?
La stratégie québécoise d’éducation en matière d’environnement et d’écocitoyenneté (2018)
Cette stratégie a été signée par 57 institutions et organisations québécoises à l’initiative de Centr’ERE (UQAM) en 2018. Les grands objectifs de la stratégie sont les suivants :
- Mobiliser les acteurs du changement pour relever le défi éthique et politique de promouvoir une éducation apte à reconstruire le rapport personnel et social à l’environnement comme matrice du vivre ensemble au Québec.
- Ancrer les apprentissages dans les réalités du milieu de vie (enjeux-contact nature)
Cette stratégie s’adresse au milieu formel (scolaire, collégial, universitaire) et informel. Or, à la page 48 de la version longue de cette stratégie (au paragraphe 4.3) on précise les acteurs du milieu informel en mentionnant les musées, parcs, ONG, les associations etc. ⏤ une énumération qui pourrait certainement inclure les bibliothèques.
Le mot de Danielle Landry aux étudiant(e)s
Danielle Landry, « engagée depuis plus de trente ans dans l’éducation, dans la gestion de programmes d’innovation et dans la résolution de problèmes sociaux et environnementaux » et responsable de l’organisme De Ville en forêt avait préparé ce message pour les étudiant(e)s du cours :
La participation des citoyens à la transition écologique nécessite une nouvelle compétence fondée sur la compréhension et la prise en compte du fonctionnement de la nature. Cette compétence doit permettre de renouveler les critères servant à la prise de décision dans toutes les dimensions de leur vie, et aux décisions qui affectent la viabilité sur terre et de la Terre et pour lesquelles ils sont en droit et responsables de demander des comptes aux décideurs, etc.
Cette compétence se construit à toutes les échelles.
De ville en forêt appuie le développement de cette compétence en permettant aux gens et aux organisations de s’approprier un cadre de référence et des balises fondées sur la science sur les impacts de leur interaction avec des milieux naturels qui se trouvent sous pression, de mener une réflexion éthique sur les principes à la base d’un changement de rapport avec la nature, et de mettre en place des dispositifs pour accompagner et généraliser l’adoption d’un comportement davantage compatible avec l’objectif de viabilité.
Nous créons des espaces de mise en commun d’un savoir d’expérience et de croisement avec les données tirées de la recherche scientifique, à l’extérieur, au contact de la Nature et des autres.
Un autre chantier pour les bibliothèques.
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