C'est la dernière semaine de février. Je m'invite dans ce mois de célébration pour partager quelques lectures qui m'ont enchantée entre 2014 et 2015.
Vingt-quatre heures dans la vie d’une nuit – Secousses / Franz Benjamin, Mémoire d’encrier, 2010.
C’est le cinquième recueil de poésie de l’auteur qui se consacre aussi à la vie politique montréalaise. Il fait chaud dans ses textes, il faut s’éventer souvent, et on ne sait jamais si l’on va se réveiller à l’aéroport de Montréal où à celui de Port-au Prince. Écriture en mouvement, trajectoire éclatée, on décolle le soir, pour se sentir vivant, pour éviter l’abandon ou l’absence, pour immigrer (de soi – même si c’est intransitif). Quête de l’autre, désir d’y séjourner, sans être immobile, de partager le même élan, via la rue ou la mer, en avion, en métro, qu’importe la destination, qu’importe la ville, alors que les jours, et surtout les nuits nourrissent cette accélération fiévreuse, cette angoisse native, cette peur de ne pas être là, en poésie comme ailleurs, aux limites de la détresse amoureuse, liés, et pourtant libres.
Avec du jazz comme fond sonore.
Extrait du poème Mot de passe:
Rue des Marguerites
un soir de juillet
j’ai accroché ma chemise à un lampadaireL’arôme de ta couleur café
l’exaltation de tes mains
sur mon midi plein
le mugissement de ton rouge à lèvres
l’exégèse de tes cris
le silence de tes pasDe la solitude
je n’ai gardé que le bruit
du vieux Macintosh des années quatre-vingt-dix
qui me dit quand tu n’es pas là
que la solitude est amour
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