Cet article de Lionel Maurel aborde une série d’enjeux critiques, portant sur les biens culturels et le partage non marchand, qui trace un projet politique pour les acteurs du monde des bibliothèques. Les bibliothèques sont des composantes de l’espace culturel et économique du web, soutenant le droit de participer à la culture et la diversité culturelle. Ces principes devraient les amener à 1) se porter à la défense d’un «autre» code pour le partage, et 2) faciliter et soutenir ces bulles de longue traîne dont l’auteur parle.
Cette semaine, une information est parue sur Slate dans un article d’Andréa Fradin sur l’économie de la musique, qui n’est pas une bonne nouvelle pour ceux qui pensaient qu’Internet pourrait devenir un instrument de diversification culturelle. Une étude économique du marché de la musique tend en effet à montrer qu’Internet renforce le phénomène des « popstars » et la concentration de l’attention sur un tout petit nombre d’artistes : 1% seulement d’entre eux capteraient 77% des revenus du secteur.
Andrea Fradin met ces statistiques à juste raison en relation avec le concept de « longue traîne » avancé par Chris Anderson en 2004, qui postulait à l’inverse qu’avec l’avènement d’Internet, la structure des marchés culturels allait être modifiée et que les ventes cumulées des oeuvres « de niche » pourraient dépasser celles des tubes produits par l’industrie de la musique.
Or la longue traîne n’est pas seulement un modèle économique ou une stratégie marketing…
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