Le bouquet de l’éditeur

En une décennie, l’édition numérique a bouleversé la publication des documents scientifiques et leur économie.  Face à ces changements (le tout-Web, l’inflation exponentielle des coûts, les DRM, etc.) le milieu scientifique s’est mobilisé contre les abus des éditeurs en essayant d’élaborer de nouveaux modèles d’affaires ou de pratiquer l’implantation de structure collaborative visant à garantir la dissémination du savoir.

Voici un exemple qui pourrait alimenter la réflexion au sujet de l’avenir de la publication scientifique, de  l’accès ouvert, de l’archivage institutionnel, des journaux et des monographies en accès libre.

J’ai un ami qui a publié une monographie de recherche en sciences humaines chez un grand éditeur (Springer). Son livre en couverture rigide valait près de 200$ au moment de la publication. La version électronique coûtait le même prix. Récemment, il constate que son oeuvre est disponible en paperback…toujours pour le même prix. Perplexe, il s’informe auprès de la maison d’édition, soupçonnant peut-être une erreur (ou le pire). La réponse qui lui parvint ajouta encore à son étonnement. Il n’y avait pas d’erreur, rigide ou pas, lui fit-on valoir, c’est le même prix. Par contre, lui précisa-t-on, la version en paperback sur Amazon est livré plus rapidement, en 24h (print on demand!) là est l’avantage…

En outre, on était très fier de profiter de l’occasion pour lui annoncer qu’une nouvelle expérience était tentée dans le milieu des bibliothèques universitaires – visant, bien sûr, à favoriser la visibilité de sa contribution scientifique. Désormais, lorsqu’une bibliothèque fait l’acquisition d’un ou plusieurs bouquets de livres numériques chez Springer, il est alors possible pour les abonnés d’acquérir une copie pour le montant de 25$. Le nombre de copies dont on peut ainsi disposer dépend des différentes ententes contractées par les bibliothèques.

Sur le site de la bibliothèque de son université,  qui possède son livre dans ses collections, une offre aussi avantageuse ne semblait pas exister: nous n’avons pu identifier qu’une seule option, celle d’acheter chacun des chapitres pour 25$…Il y en a six.

On aura remarquer, en passant, que ce stratagème fait de la bibliothèque, et son accès catalogue, une succursale de l’éditeur permettant d’opérer l’achat des titres de la maison. On peut penser que ce modèle se répandra, notamment, en bibliothèque publique. Si la question des bibliothèques et de la gestion des ressources numériques vous intéresse, ne manquez pas de lire: Resssources numériques, des trésors derrière des forteresses sur Biblobsession.

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