L’ALA (American Libraries Association) publiait récemment The State of American Libraries 2011 Report. Voici, à partir de ce rapport, un survol rapide du profil technologique des bibliothèques américaines à travers différentes aspects (mobilité, livre numérique, médias sociaux) qui ressortent en ces temps d’agitation et pour fins de comparaison.
Selon l’enquête, 65% des 1012 participants ont visité une bibliothèque en 2010. Les femmes (72%) l’ont fait plus que les hommes (58%), et plus particulièrement, les femmes qui travaillent et les femmes qui ont des enfants. Elles ont entre 18 et 54 ans. 58 % des répondants possédaient une carte de bibliothèque.
On constate globalement les progrès suivants : une augmentation de l’usage des équipements informatiques; l’accès à l’internet sans fil atteint 85% des bibliothèques publiques; les 2/3 offrent des livres numériques; plus 90% des dirigeants et du personnel de bibliothèque considèrent que les médias sociaux sont des ressources importantes pour la promotion de l’offre de service.
Les succès technologiques soulignés sont liés à la mobilité. Plusieurs bibliothèques se sont distinguées en créant des applications pour permettre aux usagers mobiles ou nomades d’avoir accès à leurs programmes, leurs collections, leurs services. Par exemple, cette application Shake it! de la bibliothèque d’Orange County (Fla.) qui propose des suggestions de livres et de films lorsque que les usagers secouent leurs téléphones…(On peut voir en suivant le lien l’énoncé des services mobiles d’Orange County Library System et la vidéo promotionnelle ci-dessus).
Le livre numérique constitue un des plus grands défis. Si les 2/3 des bibliothèques publiques en offrent, les livres numériques forment encore un faible pourcentage des documents en circulation. Par contre, ils représentent le segment qui connaît la plus forte croissance dans un contexte où les budgets sont limités et les éditeurs tentent de faire valoir leurs prérogatives.
L’affaire HarpersCollins a créé une véritable commotion. La Présidente de l’ALA, Roberta Stevens, s’est prononcée : « A battle over the future of widely used e-books was joined in March 2011, when HarperCollins announced that it will not allow its e-books to be checked out from a library more than 26 times, raising the possibility that e-book licenses that are not repurchased would be available at the library for only about a year…People are agitated for very good reasons. Library budgets are, at best, stagnant. E-book usage has been surging. And there is grave concern that this model would be used by other publishers.”
Concernant les médias sociaux et la percée définitive qu’ils connaissent, je reprendrai simplement, à mon tour, les propos de Danah Boyd, chercheuse au Microsoft Research New England et au Harvard University’s Berkman Center for Internet and Society, qui est citée et qui contextualise brillamment le rôle des bibliothécaires dans le développement de la littéracie numérique :
Librarians know better than anyone how new genres of media reconfigure public life…This is why so many librarians have been part of movements to increase literacy and democratic participation.
This new [social networking] genre is radically reconfiguring public life and information dissemination, as well as sociality. . . . All of a sudden, media is not just something to consume, but to interact with as part of identity presentation and communication. We’re seeing a cultural iteration. . . . All that happens online is an extension of what was happening before, inflected in new ways.
Librarians are trying to help young people understand the world around them. If they recognize the ways in which new social media [extend] old practices, they can help provide guidance in a meaningful way. . . . Understanding the relationship between new media and old media is critical. Putting sociotechnical changes in context is what librarians do best.
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