Les bibliothèques universitaires et les bibliothèques publiques ont beaucoup à partager du point de vue du web 2.0, c’est-à-dire, du web entendu comme média social avec son équipage de pratiques collaboratives et participatives. Elles ont beaucoup à partager en ce qui concerne la problématique vécue et les expériences de développement à mener.
Les données sont les mêmes pour toutes les bibliothèques : Internet, et en particulier le Web 2.0, sont les médias de communication et d’information des jeunes. Les études du CEFRIO ont clairement établis la prévalence des outils de réseaux sociaux (Facebook, blogues, wikis, etc.) dans les pratiques quotidiennes des jeunes québécois de 18-34 ans.
Je l’ai déjà souligné, en ce moment, les sites Web offrent une pléiade d’expériences de partage et d’interaction. On peut allègrement s’y activer mais lorsque l’on atterrit sur les portails de bibliothèques, cet élan est brusquement freiné : On ne peut plus rien faire. Les bibliothèques, universitaires ou publiques québécoises, n’ont guère plus à offrir à l’heure actuelle que leur OPAC.
Une exception : La bibliothèque de l’Université Laval qui fait figure de leader alors qu’elle est en train de redéfinir le modèle du portail 2.0.
Je mentionnerai, par exemple, l’exploitation de l’outil Netvibes dans l’offre de services de la bibliothèque de Laval 2.0. La stratégie consiste à réaliser des portails thématiques qui permettent la consultation à la carte de différentes ressources. L’outil Netvibes, en phase avec le Web 2.0, permet à l’usager de choisir et de créer les contenus qui lui sont pertinents dans l’espace qui est mis à sa disposition. Dans son portail personnel, l’usager intervient en ajoutant des fils RSS, des widgets, des API, etc. Netvibes peut aussi devenir un « univers » en transposant un espace privé en espace publiquement accessible avec les mêmes fonctionnalités et les mêmes modules disponibles.
Le portail des bibliothèques de l’Université Laval propose également un service de veille informationnelle par l’agrégation de fils RSS pour une sélection de périodiques électroniques et pour les nouvelles acquisitions de la bibliothèque. Il faut voir le volet Philosophie et ses extractions par auteur, c’est impressionnant.
Un des principes plus philosophiques qui oriente cette stratégie de développement, c’est l’idée que le site Web est « déconstruit » en « services Web » qui servent d’axe de communication, d’organisation, de distribution de la bibliothèque vers les usagers et même de création de contenu par les usagers.
J’ai entendu à quelques reprises Pierre Chicoine, notamment au congrès de la Corporation des bibliothécaires, j’ai lu un de ses articles dans Argus, puis La machine à coudre, l’outil Nevibes des bibliothèques de Montréal est né. Les Américains appellent ces gens-là leurs « shovers and makers ».
Vous pouvez voir ces différentes réalisations en visionnant sa présentation:
Stratégies d’utilisation du Web 2.0
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