La bibliothèque du XXIe siècle est un espace de médiation numérique.
Le web est partout. Avec le wifi nous sommes connectés sans interruption. Nous, en tant que créateurs de contenu, sommes devenus il y a peu de temps, les personnalités de l’année dans le Times magazine. Et cette personnalité prend toujours plus d’envergure. Récemment, on parlait de 82 % des américains qui participeraient à la création de contenu. La bibliothèque est une entité qui est socialement définie et, aujourd’hui, elle est exposée à un horizon informationnel qui a dramatiquement changé.
Dans ce nouveau paysage, la prestation de services en bibliothèque est soumise à une concurrence extrêmement vive. Le web offre une mine d’expériences interactives, sociales, aisées, flexibles, dynamiques. On navigue à journée longue désormais sur des sites sur lesquelles il est possible de créer et de partager des masses de contenu et au moment où l’on atterrit sur les sites de la bibliothèque, pof!, tout s’arrête soudainement.
La bibliothèque doit se redéfinir. Elle doit rejoindre les usagers là où il sont et répondre à leurs nouveaux besoins. En ce moment, ils sont nombreux à dire, comme Michael Buckland, que les opportunités sont plus grandes que jamais dans l’environnement des médias sociaux. Les expériences et les appropriations que font les jeunes, en particulier, sont déterminantes au niveau du web 2.0
Le web 2.0, on le répète, est ouvert, social, participatif, il carbure à l’intelligence collective, procure des expériences riches et signifiantes, il est décentralisé ou centré sur l’usager , transparent, démocratique, il favorise le libre-accès, l’auto-formation…le savoir au bout des doigts. Les blogues, Twitter, Facebook, Netvibes, les wikis, Delicious, Ning, sont les nouveaux véhicules des idées et des informations qui opèrent suivant ces modalités. Pour nous, la stratégie consiste à acquérir une identité numérique à travers ces nouveaux médias sociaux, à se les approprier et à revoir notre offre de service en termes de médiation numérique, en termes de services 2.0, de bibliothèque 2.0.
Utilisons les tendances commes des opportunités, propose Michael Stephens : les usagers le demandent, les jeunes savent s’en servir, leur maman aussi, votre boss est rendu là, et ça a l’air le fun !
La bibliothèque a de nombreux atouts pour s’incarner comme espace de médiation numérique et les bibliothécaires, comme médiateurs numériques. Pratiquer la médiation numérique, c’est se donner un projet informationnel qui est de l’ordre de l’éditorialisation du web, de la création de contenu, de l’alphabétisation technologique. Cela signifie que l’on doit défricher, co-naviguer, guider, expérimenter, faire du forage, prospecter la biblioblogosphère, trier, commenter, sélectionner, déveloper des collections (de liens, de documents), faire le pont entre le physique et le virtuel, intégrer les ressources, orienter, co-construire, co-interpréter, relier, partager, converser, former, se faire présent dans la communauté, se rapprocher et humaniser nos rapports, notre vitrine…et oui par l’entremise de la technologie des outils de réseaux sociaux.
Il faut valoriser chez les professionnels l’importance et la signification de cette démarche exigeante et leur permettre de d’accéder à la maîtrise de ces outils. La mise en place de la trousse d’outils web 2.0 dévelopées par la division Planification et développement visent précisément à permettre aux bibliothécaires de retrouver les usagers là où il sont et d’acquérir les compétences nécessaires pour faire face aux changements. Il est crucial de former les professionnels car s’ils sont bien outillés, ils seront en mesure, à leur tour, de former les usagers, les jeunes qui ont besoin de guides et les autres qui ont été laissés en plan par le digital divide. Mais aussi, comme le souligne encore Michael Stephens, des professionnels bien formés seront aptes à communiquer adéquatement l’approche et le message que la bibliothèque veut promouvoir. Et en ce moment, ce message est que la bibliothèque de Montréal est en phase avec son temps, c’est-à-dire que la bibliothèque du XXIième siècle de Montréal est un espace de médiation numérique.
Voilà, c’était l’occasion de dresser la table pour le Forum Bibliothèques de Montréal 2.0, qui commence jeudi le 19 mars. Consultez le webographie 2.0 sur le wiki du forum – c’est un exemple d’éditorialisation du web réalisé en plus, dans un cadre collaboratif, par le comité organisateur.
Dans les prochains billets, il sera question des nouvelles possibilités entourant la lecture 2.0 et les réseaux sociaux de partage de lecteurs : LibraryThing, L’agora des livres, Pause Lecture, Le Choix des bibliothécaires, Ning. C’est vrai que c’est l’fun!
Marie D. Martel
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